Into the Galaxy

Philippe Djian – Doggy Bag 27 novembre 2009

Filed under: le monde du livre — Géronimo Ier @ 19:48
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Le mot de l’éditeur: Doggy bag, la série littéraire en six saisons débutée par Philippe Djian en 2005, est sur le point de s’achever. C’est avec une impatience fébrile et un léger pincement au cœur que les fidèles attendent le dernier opus de ce récit aux rebondissements toujours plus insensés. Récompensée par le prix Vaudeville en 2007, plébiscitée par la critique et les lecteurs, en passe d’être adaptée pour le petit écran et déjà disponible en coffret poche chez 10/18, la saga du clan Sollens est un succès qui a fait de nombreux adeptes. Six livres en trois ans ! Mais quel est le secret de Philippe Djian ? Une discipline au long cours – dont l’intensité n’a jamais faibli – pour une expérience d’écriture hors norme. À chaque saison sa température. Cette fois, Noël approche ainsi que le mariage tant attendu d’Édith et de Marc. Tandis qu’une chape de neige et un froid polaire s’abattent anormalement sur la ville, la famille Sollens vaque à ses occupations comme si tous ces signes de dérèglement climatique n’indiquaient pas le déclin manifeste de notre civilisation… Mais attention au retour de bâton : toute histoire a une fin, et celle-ci promet d’être explosive…

Saison 1: Certains hommes couchaient avec Béa dans le but d’obtenir une réduction sur l’achat de leur voiture. Sur certains modèles, ils pouvaient réaliser une économie appréciable. Le jeune gars qui ronflait à côté d’elle, ce matinlà, ne méritait pas vraiment de rouler en Porsche. Elle était déçue. Elle se reprochait, la plupart du temps, d’agir dans la précipitation, de céder aussi facilement, mais pouvait-elle encore y changer quelque chose ? À trente-deux ans, les mauvaises habitudes étaient prises. Elle se donnait jusqu’à trente-cinq, pas un jour de plus. Si rien d’intéressant ne se passait d’ici-là, elle s’était juré de se ressaisir, de tourner le dos à la facilité. Elle prendrait alors exemple sur sa soeur qui s’était mariée une bonne fois pour toutes, qui passait son temps à courir les magasins, décorait sa maison et taillait son jardin entre deux séances d’aérobic. Ça ne semblait pas être le bout du monde. Et elles auraient alors des choses à se raconter.

Saison 2: Irène regarda son fils droit dans les yeux et lui demanda ce qu’il comptait faire. Elle n’était pas trop inquiète, cependant. David allait certainement baisser la tête. Les baies étaient grandes ouvertes sur le jardin. Le soleil brillait. Elle se sentait forte. Plus forte que jamais. Chaque épreuve surmontée – ces derniers temps en avaient été assez riches –, chaque mauvais pas dont elle s’était tirée l’avaient galvanisée. Levée de bon matin, pleine d’énergie, elle s’était préparée sans perdre une minute – son chignon, néanmoins, frôlait la perfection – afin d’attraper David au vol. Pour finir, il baissa la tête. “Eh bien quoi, n’es-tu pas content ? fit-elle. Avais-tu oublié qu’une femme pouvait tomber enceinte ?” Elle leva les yeux au ciel, légèrement excédée. L’irrésolution congénitale qui frappait les hommes de cette famille, et la grande majorité des autres, aussitôt que l’on abordait les questions sérieuses, l’usait littéralement. “J’avais cru comprendre que ta relation avec Josianne t’importait par-dessus tout. Y a-t-il un problème ?”

Saison 3: Au lieu de crier, elle se mordit la lèvre. Dieu merci, il ne lui avait pas arraché la croix qu’elle portait au cou. Elle se renfonça dans la sciure et les copeaux, dans le fond de la camionnette. Roger se tenait dans l’encadrement. Le soufflement de la portière s’ouvrant, coulissant sur son rail, semblait encore suspendu dans l’air. Derrière lui, le jour se couchait sur les bois, quelques nuages obscurcissaient le ciel. Un fort parfum de terre et de feuillure frappa le visage d’Irène qui sentit sur ses joues le fil glacé des larmes qu’elle avait versées sur son sort. Sa gorge était paralysée, si bien qu’elle était incapable de dire quoi que ce soit, incapable de hurler. Seul un misérable petit couinement de souris lui échappa des lèvres. Il se pencha et lui saisit une cheville. Il la tira comme un énorme gigot. Avec horreur, elle s’aperçut que c’était sa culotte qui dépassait de la poche de Roger, de sa chemisette ouverte sur son poitrail. Sa culotte qu’elle avait cherchée partout. Puis il l’empoigna – il empoigna Irène – et la jeta au bas de la camionnette, sur un sol pierreux.

Saison 4: Marc lutta jusqu’au début de l’automne. Un matin qu’il se trouvait seul à la maison et après avoir contemplé le paysage durant un bon moment, sur une musique de Supersilent, il capitula en grimaçant. Peut-être à cause des rouges et des jaunes enluminant les arbres du jardin ou des reflets mordorés du fleuve qui favorisaient l’introspection — difficile à dire. Il faisait encore chaud. Le froid ne viendrait pas à son secours de sitôt. Il tomba sur une femme – sur une voix de femme, rauque. Et après qu’il eut gardé le silence durant quelques secondes, la voix déclara qu’il devait se détendre, que tout allait bien, qu’il n’avait pas à avoir honte, que c’était une maladie, bla bla bla, que ça se passait plus ou moins de la même manière que chez les Alcooliques Anonymes, qui avaient justement leur salle de l’autre côté du couloir et que même ils se connaissaient tous plus ou moins. Marc, lui qui ne transpirait pratiquement jamais, avait le front totalement emperlé. Il se savait sérieusement atteint.

Saison 5: Joffrey estimait qu’en matière de péché il existait une sorte de prescription lorsque les faits remontaient à plus de trente ans, que le sang n’avait pas coulé et que la maison du Seigneur n’avait pas été profanée. D’autant que leur auteur manifestait de nouveau son intérêt et son attachement pour la religion. Et prêtait une oreille attentive aux besoins de la communauté – dans le domaine du transport, en particulier. Elisabeth Dorflinger et Valérie Ardentropp n’étaient sans doute pas aussi appétissantes qu’au moment des faits, mais Joffrey pouvait comprendre que Victor Sollens n’avait pas dû hésiter pendant des jours avant de les culbuter dans l’herbe, ou dans quelque autre endroit plus approprié. Il suffisait de les regarder. Avec Irène, elles formaient un fameux trio qui tranchait sur les choses éteintes, fades, falotes, qui fréquentaient ordinairement la paroisse et ne dépensaient plus guère d’argent pour soigner leur apparence, qui tout simplement avaient baissé les bras.

Saison 6: “Hello, NOTHING compares to the feeling of having a larger penis !” “Hi bro, many men around the world have successfully increased their Penis Size !” Pour un dépendant sexuel, tout espoir de guérison semblait parfois totalement utopique. De quelque côté que l’on se tournât, il était rare – il était pratiquement exclu – qu’on laissât une seconde le pauvre type en paix, qu’on n’attisât pas ses plus mauvais penchants en toute occasion, en tout lieu. Non? Marc ricana silencieusement et quitta son courrier. Une bonne douche froide allait remettre ses idées dans le droit chemin. Le ciel blanc, lumineux, tiédissait les draps cependant que les vitres s’ornaient de givre, que l’horizon fumait. Le raclement que l’on entendait provenait d’en bas, où Edith, armée d’une large pelle et chaussée de bottes fourrées, s’employait avec ardeur à dégager la terrasse. Des hirondelles affamées tournoyaient au-dessus du jardin couvert de glace. Il faisait moins vingt. L’air était particulièrement froid. Ses oreilles et ses joues brillaient comme des lampions, un jet de vapeur bleutée sortait de sa bouche.

Philippe Djian nous parle de sa série Doggy Bag:

Pour info, Philippe Djian est le parolier de Stéphane Eicher et lui a donc notamment écrit le célèbre « Déjeuner en paix« .

 

Are We Brothers ? – Come Around 26 novembre 2009

Filed under: clips,rock indé and more — Géronimo Ier @ 18:39
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Il n’y a pas que dans les charts danois que Are We Brothers cartonne. Sur leur myspace, le groupe est annoncé comme le chaînon manquant entre The Clash et Bloc Party. Je trouve ça un peu fort comme approche. Je préfère écouter ce morceau que de m’étendre sur ce genre de comparatif disproportionné!

 

Elmer Food Beat – Daniela (1990) 24 novembre 2009

Ah… Elmer ! Non non, pas l’éléphant multicolore. Plutôt ceux dont le nom découle de « Et merde, foutre, bite ! ». Si si, ça vient de là Elmer Food Beat.
De grands moments musicaux de ma jeunesse collégienne (vilaine époque). Je me souviens qu’on écoutait ça dans le bus pour le voyage en Allemagne. Faut dire que les paroles d’Elmer sont plus « facile » à comprendre que la langue germanique !
J’en veux pour preuve « Daniela » (désolé pour Caroline, Brigitte, Linda, Lucie, Véronique et toutes leurs copines infirmières ou caissières) dont voici un petit morceau:

Moi ce que j’aime chez Daniela
C’est que l’on peut s’y mettre à trois
Elle est toujours d’accord
Pour battre des records

C’est explicite, non ? Pour ceux qui se sont fait plaisir en visionnant le clip, je vous donne un lien pour la comédie musicale réalisée par Jan Kounen avec les Elmer:
L’Âge de Plastic

 

Infernal Affairs (Andrew Lau & Alan Mak – 2004) 22 novembre 2009

L’histoire: Ming est une taupe dans la police de Hong Kong, implantée là par les bons soins du patron de la triade. Yan est un policier infiltré dans la triade depuis dix ans. Son casier judiciaire bien alourdi par les années est là pour témoigner de sa réussite.

Parfaite symétrie des situations et des hommes : Ming et Yan sont également fatigués des rôles que leur font jouer, dans l’ombre, leurs patrons respectifs. Ming rêve de devenir un vrai policier. Yan est las de tuer au nom de la justice et voudrait pouvoir se retirer enfin.

Mon avis: J’avais vu ce film il y a plus d’un an en lui attribuant une note de 6 sur 10. Aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu sous-noter ainsi ce petit chef d’œuvre. Après m’être fait un cycle de polars et autres films asiatiques l’an passé, je reconnais un très grand talent dans le cinéma asiatique. Ici, ce film hong-kongais est constitué d’un scénario simple mais pour le moins efficace. Le tout est mené en une heure et demie par des acteurs qui n’ont absolument rien à envier aux pointures américaines.

Ma note: 8/10

 

The Presidents of the USA – Lump / Peaches (1995) 21 novembre 2009

Filed under: clips,oldies — Géronimo Ier @ 20:47
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Dans la série des oldies, je vais faire un petit tour de mes années lycée. A l’époque, la musique des PUSA ( The Presidents of the USA ) me faisait bien délirer. C’était le bon temps les années bahut. Les deux morceaux datent de 1995. C’était le temps où je m’offrais des CD 2 titres. Heureusement, j’ai arrêté cela depuis longtemps ! J’ai mis des patchs.

 

BB Brunes – Lalalove You 20 novembre 2009

Bien qu’ils ne soient pas de ma génération et que, comme beaucoup, ma préférence aille au rock anglo-saxon, je ne peux nier qu’après l’écoute de quelques titres de leur nouvel album je suis assez séduit par ce que j’entends. A commencer par « Seul ou accompagné » dont la voix et le rythme soutenu de la batterie me rappellent grandement les début de certains Arctic Monkeys. Ou encore « Dynamite » auquel je trouve des airs d’Hollywood Porn Stars, un groupe rock belge. Quant à Lalalove you, il y a dans le clip un petit côté Pulp. Je recommande donc à tous d’oublier vos préjuger et de simplement écouter Nico Teen Love.

 

Tears For Fears Vs Gary Jules – Mad World 19 novembre 2009

Soirée ciné devant Arte et la rediffusion de l’excellent Donnie Darko avec Jake Gyllenhaal. J’en profite pour faire un arrêt sur la chanson du film « Mad World« . La version du film est celle réinterprétée par Gary Jules sur un accompagnement au piano. Si la version originale de Tears For Fears remporta un succès mérité, je lui préfère cette version beaucoup plus douce et poignante à la fois. A noter que le clip de la reprise a été réalisé par Monsieur Michel Gondry.

 

George Harrison – While my Guitar Gently Weeps (1968) 18 novembre 2009

Photo by Persson/Redferns/Retna

41 ans, c’est l’âge de cette chanson. Et quand on regarde George Harrison, sa barbe, sa tignasse, ses fringues et qu’on écoute sa chanson, on se dit que le temps n’a pas eu d’effet négatif sur ce titre. J’en veux pour preuve le magazine Rolling Stone qui la classe 7ième des 100 meilleures chansons à la guitare de tous les temps.
A noter aussi qu’Eric Clapton a participé à ce titre sur le solo de guitare.

 

Mes Gros Coups de Coeur de ces dernières Années 11 novembre 2009

Tous les ans, il y a quelques albums qui me marquent plus que les autres. Soient parce que je les ai découvert avant le buzz, soit parce qu’ils sont vraiment uniques en leur genre. Alors voici ma liste non-exhaustive de ces dernières années.

Grab That GunThe Organ – Grab That Gun – 2005
a écouter: Brother

Year Of The TigerHollywood Porn Stars – Year Of The Tiger – 2005
à écouter: Fonzie

Poni HoaxPoni Hoax – EP – 2006
à écouter: L.A. Murder Motel

Someone To Drive You HomeThe Long Blondes – Someone To Drive You Home – 2006
à écouter: Separated By Motorway

DystopiaMidnight Juggernauts – Dystopia – 2007
à écouter: Into The Galaxy

Heimdalsgate Like A Promethean CurseOf Montreal – Hissing Fauna are you the Destroyer – 2007
à écouter: Heimdalsgate Like A Promethean Curse

Fur and GoldBat For Lashes – Fur And Gold – 2007
à écouter: What a girl to do ?

Box Of SecretsBlood Red Shoes – Box of Secrets – 2008
à écouter: It’s Getting Boring By The Sea

Yes Yes VindictiveOperator Please – Yes Yes Vindictive – 2008
à écouter: Zero Zero

la-rouxLa Roux – EP – 2009
à écouter: Bulletproof

 

Le Concert ( Radu Mihaileanu – 2009 ) 8 novembre 2009

Le ConcertL’histoire: A l’époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d’orchestre d’Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Mais après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Trente ans plus tard, il travaille toujours au Bolchoï mais… comme homme de ménage.

Un soir, alors qu’Andrei est resté très tard pour astiquer le bureau du maître des lieux, il tombe sur un fax adressé au directeur : il s’agit d’une invitation du Théâtre du Châtelet conviant l’orchestre du Bolchoï à venir jouer à Paris… Soudain, Andrei a une idée de folie : pourquoi ne pas réunir ses anciens copains musiciens, qui vivent aujourd’hui de petits boulots, et les emmener à Paris, en les faisant passer pour le Bolchoï ? L’occasion tant attendue de prendre enfin leur revanche…

Mon avis: Beaucoup de plaisirs simples à prendre dans ce film. Il a la drôlesse des clichés qu’on peut avoir sur l’Est communiste; l’engouement musical d’un film de Kusturica; l’introspection de La Vie des Autres; la popularité des Choristes; le charme touchant de Mélanie Laurent et enfin, il a Tchaikovsky ! Le tout mélangé ne donne pas du tout un conglomérat lourd et adipeux. Chaque chose vient à point dans ce film et se ponctue par un concert magistral parfaitement simulé par Mélanie Laurent qui bluffe aisément un béotien du violon comme moi.

Ma Note: 8.5/10